Posté par Snoop30  
(IP enregistrée), le 16/10/08 07:58:49
En un an, le prix du diesel a augmenté de 15 %, contre 8 % pour celui de l'essence.
UFC-QueChoisir dénonce le manque d'investissement des groupes pétroliers. Selon la revue de défense des consommateurs,ces groupes ont délaissé les capacités de raffinage du pétrole en Europe, alimentant la flambée des prix du diesel. Dans son édition d'hier, elle estime que la situation va encore s'aggraver dans les cinq années à venir. Selon une étude présentée par cette association, le prix du diesel, carburant le plus consommé enFrance, a subi une « inflation historique » de 15 %depuis un an, contre 8 % seulement pour l'essence. Cette hausse s'explique par l'envolée des prix du baril de brut, mais aussi par celle de la marge de raffinage, qui mesure l'écart entre le coût du brut et celui des produits pétroliers. L'augmentation de cette marge pour le diesel a débuté en 2005 et a gagné en puissance cette année. « Depuis un an, 41 % de l'augmentation du prix du diesel provient de la marge de raffinage » , affirme l'association.
Pour un litre de diesel, cette hausse est passée de 2 centimes d'euroen 2002 à 6 centimes en 2007 et 17 centimes en mai 2008, alors que celle sur l'essence est restée stable à 2 ou 3 centimes. « Les consommateurs de diesel ont du souci à se faire », a déclaré François Carlier, responsable de l'étude. Pour l' UFC-Que Choisir, c'est la conséquence d'un « déficit croissant de capacité de raffinage sur le segment du distillat moyen qui regroupe le diesel, le fioul et le carburant aérien » , alors que la demandede ces produits raffinés a beaucoup augmenté en Europe,avec la progression des voitures diesel, du transport routier et du trafic aérien. La capacité des raffineries (les dernières construites datent des années 1970) , ne peut suivre . Ce qui oblige l'Europe à recourir à des raffineurs russes « qui sont en position de force pour négocier un prix élevé » . Du fait du manque de capacité de raffinage, les groupes pétroliers sont aussi « obligés de se ruer sur le brut léger », alimentant encore la hausse du prix du baril. Selon l'enquête,les besoins en diesel devraient croître en Europe, qui dépendra de plus en plus des importations. « Les pétroliers disent que cette consommation va baisser, nous n'y croyons pas un seul instant » , affirme Alain Welter, administrateur d'UFC-Que Choisir.
L'association a écrit à ce sujet à la ministre de l'Économie Christine Lagarde, et espère que la France, qui préside l'Union européenne, va « mettre cette question à l'ordre du jour ». Elle appelle aussi les groupes pétroliers à augmenter leur capacité de raffinage. Si rien n'est fait, avertit Alain Welter, « nous serons obligés de demander à l'Europe une législation contraignante ».
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(HS)Les fanas du diesel ont du souci à se faire
