Posté par fac 
(IP enregistrée), le 05/11/06 13:44:44
Dans tous les rallyes que j’ai fait, j’ai toujours aimé le côté aventure : découvrir des routes, des paysages, de plus il arrive toujours quelque chose. Cette fois en louant je pensais que ce serait calme et bien je n’ai pas été déçu.
Comme Benoit Denis et Franc ont insisté pour que je fasse un résumé, en voici un mais j’ai été obligé de beaucoup résumer pour ne pas prendre toute la mémoire du RS Team 
Vendredi j’attends donc ma voiture et son loueur sensé arriver vers 10h00 en ayant dormi sur Bourg en Bresse.
A 11h00 n’ayant pas de nouvelles, je l’appelle il a eu un problème et arrivera vers midi. 2h00 de perdu mais me voilà en partie rassuré car je commençais à avoir peur de ne jamais voir la voiture  .
A 12h00 le loueur : Didier très sympa arrive : il est en fait parti de Lille à 1h00 du matin et a roulé non stop, sans rentrer dans les détails, son « petit problème » : la remorque a perdue un garde boue côté droit….
Bon passons à la voiture : une saxo Challenge comme prévu mais de l’extérieur plutôt une poubelle, morceaux de plastiques arrachés de partout, couleur terre, Pare choc arraché en la descendant de la remorque, lampe de clignotant qui pend, face avant qui tient par des rilsans… 
Je commence à douter qu’il soit possible de prendre le départ avec cela. Apparemment cela se voit sur mon visage car Didier me dit plusieurs fois « Mais si tu veux pas moi ça ne me gène pas je repars » … comme s’il en avait l’habitude.
On passe à l’essai de la voiture non pas comme je le pensais pour la prendre un peu en main mais pour valider si c’est un piège roulant ou si on fait le rallye.
Les conditions de l’essais sont au top (comme le reste) : pare brise presque opaque, position très mauvaise, pied qui glisse sur la pédale de freins, 3 roues empilées à l'arrière, pneus HS, je suis assis sur la boucle du harnais…
Pour l’essai j’ai une petite route à côté de chez moi avec 1 km et 3 virages sans maisons, en faisant des allers retours ça devraient aller.
Didier prend le volant et fait un premier aller puis c’est à moi. Au premier freinage la voiture ne décélère pas mais la roue avant droite bloque immédiatement. Je passe prendre Antony mon copilote et lui dit que pour le moment je ne crois pas pouvoir rouler avec ça. 
Au retour Didier nous explique que les disques avant sont neufs (je ne me doutait pas qu’il pouvait y avoir quelque chose de neuf sur cette voiture…). Je lève le capot moteur et je vois que les longerons sont impeccables, tout à l’air correct de ce côté.
Au bout de 4 ou 5 allers retours dans ces conditions les freins commencent à se nettoyer et le châssis me semble aller. Je prends donc la décision de tenter l’aventure mais pas complètement rassuré et notamment sur le fait que la voiture puisse passer les vérifications techniques. La boite courte marche bien, mais le moteur est loin d’avoir les 150 cv annoncés.
Au boulot : au programme : nettoyage de la voiture, refixer tous les éléments de carrosserie quand c’est possible, modifier la position de conduite car pour le moment mon pied glisse sur la pédale de frein et l’accélérateur beaucoup trop bas ne me permet pas de faire le talon pointe. Il doit aussi faire monter les deux pneus avant d’occasion auxquels j’ai droit pour la course.
Je pars acheter de l’adhésif anti dérapant chez BPS à Rilleux pour la pédale de frein, Antony va démonter la pédale en alu de sa GT Turbo pour relever l’accélérateur, pendant ce temps Didier s’occupe du reste.
A 4h00 nous avons terminé mais il nous faudra 2h00 pour solutionner l’absence totale de clignotant grâce à un relai d’occasion donné par Citroën Neuville sur Saône.
En route pour les vérifications…Didier n’a pas réservé d’hôtel il devra en trouver un après 10h00 du soir 
Les vérifs, Didier repère qu’un contrôleur est un peu plus cool que l’autre et en moins de temps qu’il ne le faut pour le dire il a passé la voiture aux vérifications. Je n’en reviens pas quand je pense aux difficultés que j’ai eu des fois avec des voitures impeccables. 
Repas sympa dans la salle des fĂŞtes offert par l'organisation  et au lit.
Bonne nuit, un peu agitée par les questions que je me pose sur la voiture, je rappelle que je n’ai même pas pu faire un freinage correct avec la voiture et que ma position de conduite n’a été essayée qu’en statique.
Départ du rallye : dernière assistance, Didier monte la dernière roue, je fini de régler mon siège. On met de l’essence.
14 km de liaisons. On suit les autres le train train. A un carrefour un monospace passe devant moi. Dans le village de Saint Verand il tourne pour rentre chez lui on attend derrière, les autres sont loin maintenant. J’accélère 1°, 2° 3° en prenant 5000 tours et je stabilise à une vitesse que j’estime être proche des 50 km/h (Etant donné que la boite courte est une boite BE je n’ai pas de compteur). 100 m plus loin gendarmerie 70 km/h au lieu de 50. 90 € pour l’état, 1 point et surtout un bon quart d’heure de perdu avec les pénalités qui vont avec 
On était pas la pour gagner mais ma famille étant dans la spéciale à m’attendre je ne voulais pas non plus les inquiéter s’ils ne me voyaient pas passer dans l’ordre prévu.
Finalement une interruption de course dans l’ES 1 suite à une grosse sortie de route nous permet de pointer dans l’ordre Ouf. (enfin pour nous pas pour celui qui s'est sorti)
Départ de l’ES 1 : ça y est les choses sérieuses commencent, j’ai prévu de tenter d’essayer la voiture dans celle-ci. Je n’ai aucune confiance dans la voiture, je conduis sur le train avant, n’osant pas m’appuyer sur le train arrière. Rythme très moyen aucune confiance dans le rapide, on en laisse un peu partout. Sur la bosse je freine à fond et passe doucement coucou le RS team, ils ont eu le temps de me voir passer 
A l’arrivée on est à 3 secondes au km par rapport à ceux de devant normal.
Dans les virages à droite la roue délestée donne de grands à -coups avant que l’autobloquant ne la calme alors que les virages à gauches se passent bien : apparemment l’amortisseur avant droit se grippe.
ES2 : on va pouvoir essayer le frein à main (qui n’a pas voulu marcher jusqu’à présent)
Départ, 100m Gauche 130 pour 100m attention carrefour frein à main. Bon freinage je tire le frein à main elle enroule nickel, il marche… suit 300 m de rapide pour un autre frein à main derrière une bosse. J’arrive un peu vite, au freinage l’arrière part à gauche je corrige il part à droite, je corrige dans l’autre sens et frein à main. Les spectateurs sont heureux mais j’ai vu que j’ai un peu trop de frein sur l’arrière que je corrige avec le répartiteur hydraulique dans l’habitacle.
D’autre part cette petite glissade m’a permis de sentir mon train arrière, ça y est je peux y aller.
La suite de l’ES 2 est moins brillante, il y a une longue partie rapide à fond de 5 qui demande une grande confiance que je n’ai pas encore.
ES 3 : ça y est je commence à rouler aux notes et à jeter la voiture en entrée de virage dans les parties lentes, le rapide est encore très mauvais mais cela inspire confiance pour la boucle suivante.
Finalement on fait 130° dans la 1, 112° dans la 2 et 104° dans la 3 on progresse…
Reclassement vu nos performances exceptionnelles, on est reclassé bien loin : 122°, nos spectateurs suiveurs vont avoir bien froid en nous attendant… (il fait 0°C) 
De plus la 2° boucle, se fera de nuit, donc montage de la rampe de phares et du lecteur de cartes arraché la veille à l’assistance.
Les 3 spéciales de la 2° boucle ne se passent pas très bien : Dans les 2 premières, la rampe de phare très mal réglée (un phare qui éclaire la lune et l’autre la fenêtre de la voisine) ne me permet pas de voir la route correctement dans le rapide, et Antony de plante dans les notes dans la 2 dans le rapide.
On fait des temps dans les 115°.
Une boucle pour rien quasiment.
A la fin de la boucle on fait le point, antony a beaucoup de mal à voir ou on en est de nuit, du coup je vais plus lui parler pour le recaler quand ça ne va pas. Il m’annonçait 2 fois les notes m’obligeant à réfléchir au lieu de conduire.
3° Boucle de nuit, la plupart des spectateurs déjà bien endurants sont repartis. Cette fois les phares éclairent à peu prêt la route et les notes tombent au bon moment. J’ai pris confiance et je jette la voiture aussi bien dans le lent que dans le rapide. Ce n’est pas parfait mais à certains endroits la saxo vole.
Le grand pied on se fait plaisir et on fait les 96° temps dans la 7, 76° temps dans la 8 (ou il y a encore pas mal à gagner dans le rapide) et 82° temps dans la 9.
On fini 101° scratch. Il y a même une petite coupe à l’arrivée…
La voiture était une vrai poubelle mais toutes les pièces mécaniques importantes étaient bien au rendez vous, de même que l’assistance sérieuse.
Pour moi le bilan est bon, j’ai retrouvé mes sensations, et je me suis bien fait plaisir, le plus dur reste à faire : trouver un budget pour la prochaine que j’espère le plus tôt possible et sur une autre voiture.
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